l3o                            t1576] JOURNAL
Puis gossant à sa maniere accoutumée : « Je n'ai, ajouta-« t-il, regret que pour deux choses que j'ai laissées à « Paris, la messe et ma femme : toutesfois pour la cc messe , j'essayerai de m'en passer ; mais pour ma « femme, je ne puis, et la veux ravoir.»
Le jour qu'il sortit de Paris, qui etoit le premier jour de la foire de Saint Germain, il y alla tout botté, avec M. de Guise, à qui il t des caresses extraordi­naires , et le vouloit emmener à la chasse avec lui. Mais le duc ne voulut jamais y aller, soit qu'il se deffiât du non.
Deux jours avant son évasion, il avoit couru un bruit qu'il s'en etoit fuy, et le Roy en avoit opinion, pour n'avoir couché à Paris; mais le lendemain matin, lorsque Leurs Majestés ne l'attendoient plus, il les vint trouver tout botté à la Sainte Chapelle, et leur dit qu'il leur ramenoit celui dont ils etoient tant en peine.
Le _*3 mars, arriva à Paris Beauvais La Nocle, de­puté des huguenots et des catholiques associez (-).
Le 24 - les seigneurs Laffin, Micheri et Beaufort
(-) Des huguenots et des catholiques associez : Le duc d'Alençon de­mandoit qu'on lui donnât une augmentation d'apanage ; qne le prince de Condé fât mis en possession du gouvernement cie Pi­cardie , dont il n'avoit que le titre ; que la cour y joignit Boulogne et ses dépendances, et qu'on accordât an marquis de Conti, son frère, nne nouvelle compagnie de cent hommes d'armes. Lie roi de Na­varre demandoit que la paix étant faite, il lui fût permis de se retirer avec sa femme dans ses terres de Béarn ; que le Roi ratifiât le traité d'alliance fait par son bisaïeul Jean d'Albret avec le roi Louis xii , et lui prêtât secours pour recouvrer son royaume de Navarre ; qu'on lui payât les deux cent mille livres restant de la dot de sa femme, et les intérêts; qu'on lui accordât le droit de régale, et Ie pouvoir de nom­mer les juges et officiers sur ses terres. Il vouloit en outre le gouver­nement de Guyenne.
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